Un scénario pour l'extinction des dinosaures

Il a paru difficile d’expliquer le caractère sélectif des extinctions à la fin du crétacé : Pourquoi les dinosaures disparaissent-ils totalement ? Alors que bien d’autres reptiles, comme les crocodiles, les lézards, les serpents et les tortues ont survécus sans être très affectés.

L’explication proposée dès 1984 par le paléontologue Eric Buffetaut et reprise de façon beaucoup plus détaillée en 1992 par les chercheurs américains Sheelan et Fatovsky, fait appel à la rupture de certaines chaines alimentaires basées sur les végétaux.

On a constaté en effet en plusieurs lieux en Amérique du Nord que l’anomalie en iridium de la limite crétacé-tertiaire est accompagnée d’une perturbation profonde de la flore, révélée par l’étude du pollen et des spores conservés dans des sédiments lacustres où l’iridium a été détecté.

On peut donc envisager le scénario suivant :

« A la suite d’un impact d’astéroïde, l’injection dans l’atmosphère d’une quantité énorme de poussière, filtre suffisamment les rayons du soleil pour rendre impossible la photosynthèse. La végétation dépérit donc rapidement, ce qui prive les grands dinosaures herbivores terrestres de toute nourriture. La rupture de cette chaine conduit à l’extinction des dinosaures herbivores, puis celle de leurs prédateurs qui s’en nourrissaient, à savoir les dinosaures carnivores ».

Ce scénario peut également être appliqué au milieu marin, avec l’effondrement des chaines alimentaires fondées sur le phytoplancton.

En revanche, les chaines alimentaires non fondés sur les végétaux vivants ne sont guères affectés (poissons, amphibiens, crocodiles….) où la plupart des chaines alimentaires ont pour point de départ des débris organiques en suspension. Il y a aussi les organismes se nourrissant de matière organique en putréfaction dans l’humus (vers, insectes…) et des animaux qui s’en nourrissent (lézards, tortues…) et sans doute une grande partie des mammifères de petites tailles.